La petite madeleine de Marie-Victoire: Erudition de canapé

a-boire-et-aEn lisant ici et là, souvent comme une gloutonne, certains diront même à tort et à travers car en période de disette je me satisfais de la liste des ingrédients d’un paquet de gâteaux industriels (des petits beurres, est-ce à peu près pardonnable ?), je tombe souvent sur des perles, de ces petites histoires que je savoure en bouche. Et j’envoie alors des pensées affectueuses à ceux qui les collectent, les malaxent, les racontent à leur sauce et arrivent à les faire publier.
 
J’ai découvert plusieurs anecdotes délicieuses grâce à MM. Feuilly et Légasse qui ont rassemblé autour d’une table… à écrire des érudits et autres amateurs gourmands. Je vous en livre quelques unes pour vous ouvrir l’appétit :
 
« En cas de maladie grave il n’est pas interdit de se consoler en admirant une bouteille et en rêvant de la boire après guérison. C’est le choix du chanoine Rollet que tance son médecin qui voit près de son lit une table recouverte d’un belle nappe, d’un gobelet de cristal et d’une bonne bouteille : Ah ! Docteur, souvenez-vous que si vous m’avez défendu de boire, vous ne m’avez pas défendu le plaisir de voir la bouteille.
 
En revanche, à l’article de la mort il ne faut pas hésiter à boire un grand vin. Une tante de 93 ans à qui [Brillat-Savarin] voue une tendre affection expire dans ses bras après avoir avalé un demi-verre du meilleur vin vieux de son neveu. Ses dernières paroles sont historiques : Donne mon ami, le liquide va toujours en bas. […]
 
C’est [Brillat-Savarin], à l’évidence, alors qu’il est conseiller à la Cour de Cassation qui s’exprime dans la célèbre anecdote du procès des vins : M. le Conseiller, disait un jour, d’un bout d’une table à l’autre, une vieille marquise du faubourg Saint-Germain, lequel préférez-vous du Bourgogne ou du Bordeaux ? – Madame, répondit d’une voix druidique le magistrat ainsi interrogé, c’est un procès dont j’ai tant de plaisir à visiter les pièces que j’ajourne toujours à huitaine la prononciation de l’arrêt. »

 
« A boire et à manger » sous la direction de Roger Feuilly & Périco Légasse, Editions Labor

Marie-Victoire BERGOT – laradiodugout.fr

5 Responses

  1. Feuilly dit :

    A Marie-Victoire Bergot,

    Je réitère ma demande d’adresse afin de vous envoyer « Le Feuilly ». Je suis également disposé à vous faire parvenir « A boire et à manger ». Merci de l’intérêt que vous avez porté à ce livre. Adresse courriel : roger.feuilly@orange.fr

    A Dubreuil

    Non, je n’ai jamais été chroniqueur gastronomique au Monde. En revanche, j’ai longtemps collaboré à L’Evénement du Jeudi. Pour sa part, Périco Légasse est chroniqueur gastronomique de Marianne.

  2. Dubreuil dit :

    L’auteur ne serait-il pas un ancien chroniqueur gastronomique du quotidien Le Monde ?
    Quel talent.

  3. MV Bergot dit :

    Cher Monsieur,
    Merci de m’avoir fait pouffé de rire avec la citation de Cavanna. Je me disais bien en lisant « A boire et à manger » que j’étais tombée en très bonne compagnie. Pour la petite histoire, j’avais trouvé ce livre dans la bibliothèque d’une amie très chère, vigneron dans le Beaujolais ; il m’a fallu négocier âprement l’autorisation de l’emprunter. Elle tenait à l’ouvrage, je repartais chez moi à quelques 600 km de là. Rassurez-vous, elle a récupéré le livre.
    Bien cordialement,
    Marie-Victoire Bergot

  4. tbourgeon dit :

    Cher Monsieur Feuilly,
    c’est avec plaisir que je fais parnenir votre mail à Marie-Victoire Bergot qui ne manquera pas de vous répondre ici-même. C’est également avec joie que je placerai votre Guide dans la librairie gourmande de laradiodugout.fr
    Bien amicalement.
    Thierry Bourgeon.

  5. Feuilly dit :

    Merci d’avoir cité l’ouvrage – A boire et à manger – que j’ai co-dirigé avec mon confrère de « Marianne », Périco Légasse.

    Par ailleurs, je me permets de vous indiquer la sortie (17 mai 2010) de mon « guide qui n’est pas un guide », « Le Feuilly 2010 », 900 restaurants, bistrots, rendez-vous et boutiques alimentaires à travers 8 pays européens, dans lequel vous trouverez également quelques aphorismes savoureux et gourmands. Par exemple :

    « La chenille devient papillon et le cochon devient saucisson. » (Cavanna)

    « Tout n’est que litres et ratures. » (Antoine Blondin)

    « Les soupers de la Régence, on y dépensait encore plus d’esprit que de champagne. » (Gustave Flaubert)

    Et aussi, la chanson de Bernard Dimey, « Ivrogne… et pourquoi pas ! »

    et bien d’autres encadrés au fil des pages.

    Dites-moi où je peux vous envoyer l’ouvrage. Merci par avance.

    NB – Je vous précise que « A boire et à manger » est publié aux Editions Labor.