Les vignes du Seigneur Michel Guérard***

chateau-de-bachen © les prés d'eugénie

chateau-de-bachen © les près d’eugénie

Depuis 1983, non loin de la Rhune basque et de l’Océan tout proche, le domaine viticole de Bachen (20 ha) – qui fait partie du patrimoine de Michel Guérard, 85 ans et de sa famille, a bénéficié au fil des vendanges des conseils éclairés de Denis Debourdieu et de Jean-Claude Berrouet. Le vignoble du chef landais produit aujourd’hui des vins élégants dans les trois couleurs qui partent à l’assaut de la capitale. On a goûté notamment Baron de Bachen, un blanc équilibré entre acidité et fraîcheur et apprécié son rouge gouleyant aux 3 cépages (Merlot, Cabernet Franc et Tannat).

Le triple étoilé des Près d’Eugénie, chantre incontournable de la cuisine santé et pionnier de la nouvelle cuisine, avoue volontiers au BOULOM rue Ordoner à Paris (18e) où coule généreusement ce lundi soir ses vins pour la plus grande joie des nombreux clients: « Je cuisine comme un oiseau chante…. Mais un chef digne de ce nom, pour peaufiner ses accords mets/vin, devrait aussi s’intéresser au vin, voire cultiver des talents d’oenologue et pourquoi pas investir dans un vignoble, comme d’autres le font déjà avec leur potager et en cuisant leur pain. »

Michel Guérard et sa fille Eléonore heureux avec leur nouveau rosé La Dune fait en complicité avec OsminCie ©DR

Michel Guérard et sa fille Eléonore heureux avec leur nouveau rosé La Dune fait en complicité avec OsminCie ©DR

Avec la complicité du dynamique  Lionel Osmin  et du vivificateur Damien Satory, on fête avec la famille Guérard et force de rasades le nouveau rosé gastronomique La Dune  (65% Merlot, 35 % Cabernet Franc) IGP Landes provenant de vignes de 15 à 20 ans et élevé 4 mois et demi sous lies fines. On peut le trouver à 14 euros chez les cavistes. On apprécie, entre deux bouchées à table, son nez subtil de fruits rouges et sa bouche élégante et gourmande avec une finale complexe et aromatique. Il sublime la fraîcheur des produits et met en valeur leur authenticité/simplicité, comme le céviche de bar à la mangue, le homard des pêcheurs de lame et le conflit byaldi, des plats mythiques qui ont contribué à la réputation de l’humaniste et pragmatisme Michel Guérard qui a compris qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Sans (trop) se prendre au sérieux et avec le sourire en prime.

Que demande le peuple gourmand qui n’est pas prêt à se révolter contre le seigneur Guérard qui a la santé pour être en 2019 encore partout, en cuisine et à la cave!

Christian Duteil/février 2019/La Radio du Goût