ANNE HUDSON AU PARADIS DES SAVEURS GOURMANDES

Anne Hudson au cours d'une reportage que nous avons fait dans les cuisine du Martinez à Cannes/T.Bourgeon

Anne Hudson au cours d'une reportage que nous avons fait dans les cuisines du Martinez à Cannes/T.Bourgeon

Toute l’équipe de la Radio du Goût est triste. Anne Hudson est  décédée ce dimanche. Je l’appelais affectueusement « Moman ». Ce n’était pas ma mère, bien sûr, mais c’était ma « maman du goût ».
Je l’ai connue dans la maison de Radio France où elle a travaillé d’abord à FIP puis à France Inter. Le 1er juin 1987 elle devient l’une des premières voix de France Info. Ses chroniques sur l’alimentation, les saveurs, le terroir, les Chefs sont un succès. Rédactrice en chef elle sera également, pendant un an, celle de Gourmet TV aux côté de Joël Robuchon. Revenue à France Info, elle quittera cette radio, il y a 4 ans  avec plus de 5000 chroniques à son actif dont un grand nombre se trouvent dans le site de la Radio du Goût.  Depuis sa retraite nous étions voisins de quelques dizaines de kilomètres, elle sur les bords du Lot , moi de la Dordogne. Que de doux moments! Autant d’occasions autour d’une table de refaire le monde des saveurs!
C’est Anne qui, en 2000, m’encourage à créer ce site auquel elle participera jusqu’à ce que sa maladie l’en empêche. Elle a garni mon carnet, d’adresses fabuleuses, de producteurs, de cuisiniers, d’amoureux des saveurs. Rares sont les Chefs qui ne connaissaient pas sa voix. Nombreux sont ceux qui ont pu apprécier son talent, sa gentillesse et sa gaieté. Il y a des bonhommes de neige…C’était une bonne femme de soleil.
J’ai appris sa mort au moment où je quittais Annecy. J’étais venu fêter les 60 ans d’un magicien des arômes: Marc Veyrat. Il l’aimait beaucoup. Elle a eu la délicatesse de s’éteindre, une fois  soufflées toutes les bougies du Chef !
Sur la route qui me menait vers le sud-ouest je me suis arrêté plusieurs fois pour acheter, comme elle le faisait, des produits locaux. Il y avait notamment des fromages. Ils se sont vite rappelés à mon bon souvenir. J’imaginais Moman, éclatant de son beau rire et me lançant : « Tu as voulu des saveurs du terroir… en voilà ! »
Anne nous manque déjà. J’ai fait un nœud à ma serviette pour ne pas oublier cette citation qu’elle appréciait : « La Terre est basse. Le Ciel est souvent inaccessible. Seule la Table est à la bonne hauteur »
A Robert, son fils, à Christine sa soeur, à sa famille, toute l’équipe adresse son soutien et son amitié.
Thierry Bourgeon – Dimanche 9 mai 2010- laradiodugout.fr
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15 Responses

  1. Puissante, drôle, lumineuse…un vrai Joyau.
    Je suis heureuse, et fière, d’avoir pu croiser sa route.
    Toutes mes amitiés à sa famille et à ses proches.

  2. Trama michel Maryse dit :

    Tu nous manques déjà tu nous a tant apporté tu aimais les cuisiniers on ne te verra plus a PUYMIROL mais on sait déjà que de la haut tu continueras a nous inspirer par ta gentillesse ton sourire !!! On t aimait !!!

  3. Chantal BERNARD dit :

    Anne était et restera pour moi la personne la plus adorable du monde de la gastronomie. Je lui avais donné un surnom « les beaux yeux bleus », qui la faisait sourire et qui exprimait toute mon admiration, personnelle et professionnelle, pour sa bonne humeur, sa gentillesse, son savoir et son infaillible disponibilité. Merci Anne.

  4. Clairet Roger dit :

    Anne, une femme de séduction, par la voix, le sourire, les mots justes, un charme délibéré et naturel dans lequel l’amitié s’installait à l’aise. Au fil des années je l’ai croisée dans un regard complice ou échangé des propos d’actualité gustative ou écoutée parmi un public attentif, à qui elle procurait du plaisir. Elle mérite bien d’être au paradis des bonnes choses. Roger Clairet

  5. Tiuscha dit :

    Le timbre de sa voix est aussi une musique profonde qui donnait de l’ampleur à ses propos, comme toutes les vraies voix de radio ; ses chroniques vont nous manquer…

  6. Gérard Conreur dit :

    Je n’ai pas connu personnellement Anne Hudson mais lorsque je suis arrivé à Radio France en 1993, notre bureau était situé à deux pas de celui des chroniqueurs d’Info situé du coté de la porte F car nous avions beaucoup de contacts avec eux. L’endroit était minuscule et bourdonnait comme une ruche. Je me souviens bien d’Anne Hudson, de ces chroniques de « terroir » et surtout de son sourire permanent. Elle faisait partie de ces « voix » qui ont fait l’âge d’or de cette radio en jaune et noir sur laquelle j’étais scotché en permanence.

    Amicalement à toi, Thierry.

  7. Pascal Delannoy dit :

    ANNE……evidemment une voix d’abord ..celle de la premiére presentatrice de France Info , des le 1 erjuin 1987.Autant dire que c’est elle qui a permis, ensuite, à toute une generation de consoeurs de rejoindre l’equipe.Et cela dure depuis bientôt 23 ans !
    ANNE……une passion : celle de toutes les cuisines, de la qualité des produits, de l’amour des terroirs et des hommes et femmes qui menent ce beau combat.Des centaines de chroniques et meme plus , 5OOO en réalité, avec, je peux en temoigner, beaucoup de travail, de recherches, et d’engagement pour bien conseiller des millions d’auditeurs qui grace à elle sont devenus de plus en plus exigeants.
    Quel plaisir a été le mien de la nommer Redactrice en Chef ,l’une des premieres femmes de Radio France à occuper cette responsabilité !
    Et puis ANNE c’est un sourire pour nous eternel, une bonne humeur , un grand humour qui ,on le sait bien ,cachaient beaucoup de malheurs, de vrais malheurs personnels.
    C’est ce regard malicieux qui nous manque le plus…Reste ces photos et cette voix qui nous enchantera à jamais

    PASCAL DELANNOY Directeur de France Info 1989-2002

  8. Frédéric Lainé dit :

    Anne, c’était la convivialité et la bonne humeur personnifiée, une bonté d’une autre époque, une force de caractère inouïe face à l’adversité et aux mauvais coups du destin; Un personnage Hugolien, Gargantuesque, Pantagruélique ; Une Autorité ; Une sommité. Elle écrivait même des livres! C’était aussi cette Voix qui portait sa passion dans nos demeures et qui nous rappelait, au delà des valeurs du terroir, les valeurs humaines qui font défaut à notre petite boule bleue si noircie.

    Anne, c’était aussi une maman, une sœur, une amie solide et fidèle, un mentor qui laisse un vide effrayant et désemparant. Se plaignait-elle ? S’attendrissait-elle sur son sort ? Elle allait de l’avant, sans rancune, avec dignité et gentillesse, avec simplicité, sans flamber, sans la ramener, sans frimer, calmement.

    Quel exemple d’humanité…

    Cheers Anne!

    Garde nous une place à ta table au Paradis Rose des Saveurs Gourmandes.

    Frederic

  9. roger christe dit :

    C’est incroyable comme des gens que l’on ne connaît pas personnellement peuvent malgré tout vous habiter: le départ d’Anne HUDSON m’a révélé cela… Ses chroniques en direct des marchés ont accompagnés longtemps mes dimanches, avec cette voix chaude et très proche qui faisait d’elle presque une amie. Je suis très touché par la perte d’un Dame qui, comme tous les gastronomes,mettait son coeur en chemin de table. En découvrant les terribles épreuves qui ont été les siennes, je reste pantois d’admiration devant tant de force, de classe et d’humanité: MERCI !

  10. tbourgeon dit :

    Merci Philippe pour ce témoignage. Je te connais bien. J’ai pu apprécier à Radio France tes compétences professionnelles. Toi aussi tu connais sur le bout des doigts ce monde des saveurs et des produits.
    Cette grande Dame faisait partie de la famille. Elle doit beaucoup te manquer.
    Amitiés
    Thierry Bourgeon

  11. philippe lefebvre dit :

    Quand on partait en reportage avec Anne franchement on ne faisait pas les malins parce que je crois qu’elle savait à peu près tout sur tout en tout cas sur ce qui se mange. Une veritable encyclopedie vivante ! Non mieux que ça car une encyclopedie c’est ch… triste alors qu’Anne avait la connaissance joyeuse et un talent fou pour le partage de ses connaissances.
    C’était aussi une bonne vivante qui aurait pu sans problème remonter le moral de 100 chefs ayant perdu leur étoile en une seule soirée. Un soir où une méteo capricieuse nous bloqua à l’aeroport de Montréal c’est elle qui nous remonta le moral dans le monospace, qu’en desespoir de cause, nous avions loué pour rejoindre New York. Arrivés dans la « grosse pomme » vidés, crevés, la seule qui avait la pêche c’létait Anne.
    Mais il ne falait pas lui en raconter. Les bidons, les prétencieux ne restaient pas très longtemps dans son champ de vision…
    Enfin j’ai eu l’occasion de remplacer Anne durant son escapade sur Gourmet TV une folie et une bonne claque pour le journaliste que j’étais et qui pensait faire aussi bien sinon mieux…
    Erreur Anne était unique et si elle parlait si bien des produits et de ceux qui les élaborent c’est avant tout parce qu’elle aimait vraiment les gens.
    Encore merci Anne pour tes leçons !
    Philippe Lefebvre

  12. tbourgeon dit :

    J’ai beaucoup aimé le témoignage de PICROCOL.
    Je vous invite donc à lire la suite sur: http://www.picrocol.com/?p=1056
    Thierry Bourgeon.

  13. NOUCHE dit :

    Je ne l’avais rencontré qu’une fois, souvenir d’une bonne et Belle grande Dame.

  1. 10 mai 2010

    (…)Lorsque je l’écoutais sur France Info, dans sa chronique “produit de saison”, je montais le son ; j’aimais bien le timbre de sa voix, le rythme de ses phrases. Je l’ai croisée deux fois, dans des salons, sans jamais oser aller lui parler…
    Et puis un jour, je me suis retrouvée avec elle, dans le même bureau – celui de Thierry Desseauve – grâce à qui j’ai pu la côtoyer. J’étais hyper fière !

  2. 23 août 2010

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