Ferran Adrià à Harvard

Ferran Adria/DR

Ferran Adria/DR

Lorsque le célèbre chef catalan annonça en janvier dernier qu’il allait fermer provisoirement (2012-2013) son restaurant « El Bulli » sacré quatre fois de suite meilleur du monde par la revue britannique Restaurant Magazine, la nouvelle a fait grand bruit en Espagne: comment ce chef qui fait la fierté de son pays et qui est l’objet régulier de reportages et d’interviews, peut-il ainsi s’arrêter au sommet de la gloire? Il s’agit en fait pour lui de faire une pause pour se ressourcer et repartir ensuite sur de nouveaux concepts.

D’ici-là, il aura l’occasion d’expliquer son art dans un lieu aussi prestigieux que l’université d’Harvard. Il ne s’agira pas pour lui d’y prononcer un discours à l’occasion d’une remise de distinction (Ferran Adrià est déjà docteur honoris causa des universités de Barcelone et d’Edimbourg) mais bel et bien d’y donner un vrai cours devant de vrais élèves [1]! Lors du dernier congrès international de cuisine organisé dans le cadre du salon international de l’alimentation « Alimentària » de Barcelone, l’annonce a en effet été faite de la collaboration établie entre la célèbre université américaine et la fondation Alicia dont Adrià préside l’organe de conseil [2]. L’idée selon le professeur David Weitz de Harvard : que les étudiants puissent utiliser la gastronomie pour faire de la science.

Ferran Adrià qui donnera le cours inaugural du 7 septembre prochain ne viendra pas seul : six autres chefs espagnols (Carme Ruscalleda, Joan Roca, José Andrés, Nando Jubany, Carles Tejedor et Enric Rovira) et cinq chefs américains (Gran Achatz, Dan Barber, Willy Duifresne, Bill Yosses) font parti des enseignants recrutés. Ces séminaires ouverts à tous les étudiants de l’université, quelque soit leur discipline, seront complétés d’interventions de scientifiques. L’idée de cet enseignement de quatre mois intitulé « Science and Cooking: From Haute Cuisine to the Science of Soft Matter » est venue d’une rencontre en 2008 entre Adrià qui donnait une conférence dans la célèbre université de Boston et un de ses chercheurs, compatriote.

Source : bulletins-electroniques