LA PETITE MADELEINE de Marie-Victoire: Un vrai gourmet

C’est l’hiver. Il fait froid. Des moins dix. Moins vingt. Moins quarante. C’est le nord… le vrai, le nord du Canada. Ce matin là, Rebecca Branton ouvre le fast food où elle travaille, à Kitimatt, dans le nord de la Colombie Britannique. Elle passe en cuisine préparer la soupe du jour et voit entrer son premier client de la journée sur un écran de surveillance. Il attrape la poignée de la porte, entre dans le restaurant et grimpe nonchalamment sur le comptoir. La sélection de charcuteries et d’ingrédients servant à la confection de sandwiches était a priori beaucoup trop tentante. Il s’y intéresse un instant, puis s’en désintéresse faute de trouver les ingrédients à son goût. Il redescend alors promptement et … pointe le museau vers la cuisine. Le client est un jeune ours noir qui avait poussé la porte comme n’importe lequel d’entre nous. Il est ressorti, dépité, sans avoir consommé, en poussant à nouveau la porte d’une patte.

 

L’employée, réfugiée dans les toilettes, à deux pas de la cuisine avait averti sa famille puis la police. La police a abattu l’ours qui sortait du fast food, craignant qu’il revienne et mette en danger la vie des habitants du coin. A mon avis, Rebecca était surtout vexée que ses talents de cuisinière ne soient pas reconnus.

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Illustration : Une ourse et son nouveau né, entouré par le placenta. L’ourse léchera son petit, et les hommes du Moyen Age pensaient qu’elle façonnait une masse informe, inachevée. D’où célèbre formule « ours mal léché » pour qualifier un individu bourru et asocial.

Marie-Victoire BERGOT. laradiodugout.fr
 

 

source : http://grande-boucherie.chez-alice.fr/rue-aux-ours.htm