BAISSE DE LA TVA EN VUE DANS LA RESTAURATION

La France a obtenu mardi le droit d’abaisser son taux de TVA dans la restauration dans le cadre d’un compromis fiscal avec ses partenaires de l’Union européenne qui marque l’aboutissement de plusieurs années de tractations difficiles.

La question désormais en France est le niveau auquel le gouvernement est prêt à baisser le taux dans la restauration. Les professionnels espèrent 5,5% contre 19,6% actuellement.

Même s’ils seront bientôt moins taxés, les restaurateurs n’envisagent pas de baisse visible des prix de leurs boissons ou de leurs menus, leur priorité en ces temps de crise étant de « sauver leur peau » et de sauvegarder l’emploi.

« Ma priorité ? Sauver ma peau, celle de mon restaurant, si j’arrive jusque là », confie une restauratrice de la côte atlantique, sous couvert de l’anonymat. La crise a fait baisser la fréquentation, chuter la trésorerie, et des licenciements dans son établissement de six salariés ne sont « pas exclus ».

Si les restaurateurs de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (Umih), s’étaient engagés sur une règle des 3 tiers –un tiers pour les salaires, un tiers pour l’investissement, un tiers pour les prix–, ces engagements datent d’avant la crise, souligne sa présidente Christine Pujol, qui ose à peine parler de création d’emploi, préférant parler « sauvegarde de l’emploi ».

Jacky Gallmann, patron de la Brasserie Georges à Lyon est l’un des rares à assurer qu’il « appliquera cette règle », y compris pour les prix.

Tout dépendra aussi du taux qu’obtiendront les restaurateurs qui doivent le négocier auprès du gouvernement. 5,5% comme ils le souhaitent ou 10 voire 12% comme l’envisagerait le gouvernement.

A ceux qui attendent des baisses de prix visibles dans les menus et sur les cartes des restaurants, les syndicats de restaurateurs préviennent que d’éventuelles baisses ne porteraient pas sur la totalité de la note puisque toutes les boissons alcoolisées (bière, vin, apéritif, champagne et autres spiritueux) resteront taxées à 19,6%.

Ces alcools représentent un tiers voire un quart de la note.

En revanche, la restauration rapide pourra aussi bénéficier de ce taux réduit pour tous les hamburgers, sandwiches, cornets de frites ou sodas, consommés « sur place » pour l’instant encore taxé à 19,6%.

Contrairement à une idée répandue, seuls les produits « à emporter » sont déjà taxés à 5,5%.

Or une fois sur deux, le client du fast food consomme sur place.

Selon McDonald’s France, la vente sur place représente 41% de son chiffre d’affaires (3,3 milliards d’euros en 2008).

La plupart des enseignes ont renoncé à pratiquer des prix différents. Seule leur marge change.

(Source: Agences)