MON CAP DE CUISINE EN 5 MOIS !

LA MONTRE ET LE CUISINIER

Cherchez l'erreur... © J.Hebert

Cherchez l'erreur... © J.Hebert

Il la regardait souvent à son poignet gauche. C’est normal il était droitier. Une jolie montre bracelet tout en argent du plus bel effet. Il la remontait avec soin. Elle lui rendait bien en affichant à tout moment le juste temps.
A la bonne heure ! lançait le Cuisinier qui ne se serait passé de sa montre pour rien au monde.
Il se souvient qu’une fois, c’était au cours de son CAP de Cuisine, Isabelle, son professeur chargé des cours d’hygiène, lui avait demandé de s’en séparer lorsqu’il était devant les fourneaux.
Pas question ! avait-il répondu. Il était persuadé que, sans sa montre fétiche, il n’ajusterait plus les temps de cuisson. Il aurait donné sa main (gauche) à couper que privés d’une compagne aussi ponctuelle, les œufs mollets seraient durs, le caramel brulé, les sauces gâtées, la viande trop cuite…Arrêtons là faute de temps !
Le jour de l’examen, malgré son exactitude, il perdit 3 points pour ne pas avoir respecté cette règle sacro-sainte gravée dans le marbre : « retirez montres, bagues, chevalières et gourmettes, susceptibles de garder, lors des manipulations, des déchets fermentescibles ».
Les microbes n’avaient qu’à bien se tenir. Doué qu’il était il compensa par son talent ce manque à gagner et gagna son certificat.
Le temps passa. Le Cuisinier aux doigts de fée devint chef parmi les grands. Il n’eut jamais un regard pour les pendules, les horloges ou les coucous. C’est montre en main, qu’il grimpa tous les échelons jusqu’à atteindre le firmament. Un jour l’étoilé, pressé par le temps, voulu reprendre le travail d’un commis négligent qui faisait des beignets. Mal lui en pris. De son poignet la montre bracelet tomba dans la friteuse. En une seconde, de l’autre main, il plongea dans l’enfer pour récupérer son éternelle amie.
Il la regarde souvent à son poignet gauche. Sa main droite inutile à jamais l’homme n’est plus Cuisinier. Il a tout perdu, même le temps. Quant à sa montre, elle lui rappelle sans cesse par ses aiguilles arrêtées, ce moment qui sanctionna en un instant son arrogance

LE QUIZ IN

le Chef nous met à l'épreuve des arômes © TB

le Chef nous met à l'épreuve des arômes © TB

Il est « IN » le Chef. Il nous a concocté ce matin là une épreuves de derrière les fayots : le quiz du parfait cuisinier. Le principe est simple, il s’agit de reconnaitre une centaines de produits numérotés et installés sur des tables.
J’imagine notre maître à tous déménageant la veille au soir, sous l’œil effaré de son épouse, tous ses placards de cuisine à la recherche de l’épice rare rapportée de ses dernières vacances à la Réunion.
Le fait est là. Nous voilà devant un incroyable étalage de poudres, légumes, graines, feuilles en tous genres venus du fond des âges, des provinces et des contrées lointaines. Du fin fond des tiroirs du Chef et de l’Economat.
J’avais déjà pu admirer un étalage du même genre chez Israël à Paris, une caverne d’épices à vous rendre baba. Ma carte bleue en éternue encore. Il faut dire que la veille de ce funeste jour pour mon compte en banque, j’avais rencontré le chef du Restaurant Caius Jean Marc Notelet auteur avec son complice Blaise Mautin d’un livre remarquable d’inventions et de senteurs : « Le Cuisinier et le Parfumeur » (Editions Minerva)
Nous voilà donc à la queue-le-le, le cul en l’air et le nez dans les coupelles. Je ne sais pas si vous avez déjà pris plein pot dans la narine où direct sur la papille du piment oiseaux ? Moi si.
J‘apprendrai à mes dépens que ce Piment fort, originaire du Zimbabwe, est de niveau 7 à 8 sur l’échelle de Scoville qui en compte dix et qui va du doux à l’explosif en passant par l’ardant, le brulant ou le volcanique. A côté l’échelle de Richter est un escabeau.
A part cet épisode torride quel plaisir de découvrir ces saveurs, parfums, senteurs au détour d’une feuille, d’une racine, d’une herbe. Des goûts et des couleurs.
Les larmes éternelles de la Ficoide glaciale, herbe à glace et au goût de mer. La Feve de Tonga à l’arôme de vanille et de foin. Le Panais, légume oublié au goût sucré dont raffolait déjà l’Empereur Tibère. La Cordifole aux feuilles grasses et à la saveur citronnée.
Merci Chef de nous avoir offert ce spectacle olfactif et hors concours. Je me souviendrai pour toujours de cette balade merveilleuse aux pays des arômes.

A vous de jouer... © TB

A vous de jouer... © TB

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17 Responses

  1. Christiane dit :

    ce sont de belle illustration, ….. Oh la la, j’en ai l’eau à la bouche! fait par des chefs bien aiguiser .

  2. Thierry Bourgeon dit :

    Bonjour Monique,
    L’Alsace comme toute autre région de France offre la possibilité de passer un CAP de cuisine.
    Voici deux adresses:

    CFA des métiers de l’hôtellerie et de la restauration 68000 Colmar
    CFA du CEFPPA 67400 Illkirch-Graffenstaden

    Bien amicalement.
    Thierry Bourgeon

  3. BEGEL dit :

    Bonjour,
    mon mari âgé de 54 ans souhaiterait aussi se réorienter vers un CAP cuisine, savez vous si une telle formation existe en Alsace?
    merci pour vos conseils,
    Monique

  4. CAROLINE dit :

    Bonjour,
    Je souhaite passer le CAP cuisine en candidat libre cette année.
    J’aimerai m’acheter la mallette de cuisine.
    Où avez-vous acheter la votre ?

    Merci

  5. Annette dit :

    En me promenant dans votre site je suis tombée sur ce reportage. Étonnant. Je rêve de vivre la même expérience. Je pense que je vais me lancer. Je vous en reparlerai.
    Annette.

  6. GRENON dit :

    Bonjour,
    J’ai 49 ans et je désir passe mon CAP de cuisine, j’ai déjà, mais il y a quelques années de celà, exercé le métier de boulanger viennois pendant dix ans.
    Je demeure du côté de perpignan.
    Savez-vous s’il existe lz même type de formation dans cette région.

    Cordialement
    Georges GRENON

  7. Lorraine dit :

    Bonjour!
    Merci pour votre site, cafté par Jacques Hébert, (qui soit-dit en passant, vous salue) à notre groupe d’apprentis CAP adultes pour 2011.
    Les recettes s’enchaînent (à peu près) dans le même ordre que pour vous: demain, c’est canard aux navets, mousse au chocolat. Nous en sommes déjà à la 6ème semaine, le temps file à une vitesse incroyable, j’ai pour ma part déjà rempli un cahier d’écolier à spirales rien qu’avec les TP du matin!
    Je consulte régulièrement votre rubrique « lexique » qui m’aide à anticiper sur les cours de « techno culinaire », et me disperse sur le site au gré des recettes, ça me change du Maincent…
    Cordialement,
    Lorraine

  8. tbourgeon dit :

    Bonjour Stéphanie,
    surtout courage. Il y a quelques moments « douloureux » mais c’est le
    plaisir qui l’emporte à chaque fois. Jacques est un chef « délicieux ».
    J’habite aujourd’hui le Périgord et il vient me voir chaque été. Je
    vous souhaite tout plein de bonnes choses.
    Bien amicalement.
    Thierry

  9. stéphanie dit :

    Bonjour,

    Je participe à la prochaine formation CAP cuisine à
    FERRANDI(Septembre 2010 ADULTE).J’ai découvert votre site et vos
    commentaires tordants, j’ai encore plus hâte d’y être!! . J’ai
    reconnu mon futur chef, Jacques qui m’a reçu lors des entretiens. Je
    crois que j’ai choisis la bonne école. Merci pour votre exemple et
    votre enthousiasme.
    Bonne journée.
    Stéphanie

  10. tbourgeon dit :

    Chère Pepette,
    cest un ravissement de vous lire. Courage. Lepreuve nest pas facile mais avec un professeur comme Jacques vous ne craignez rien. Faites moi part de votre expérience et saluez le Chef pour moi.
    Bien amicalement.
    Thierry Bourgeon

  11. Pepette dit :

    Bonjour Thierry

    Je fais partie de la promo septembre 2009. Nous venons de commencer les cours. Le chef, Jacques Hebert, nous a fait découvrir votre article.
    Je l’ai trouvé vraiment bien écrit et très drôle.
    Cela nous donne également une bonne idée du parcours que nous avons entrepris.
    Je peux confirmer : la blanquette est fabuleuse pour l’avoir cuisiné puis dégusté ce matin.

    Merci pour cette page de bonne humeur.

    Au plaisir de lire vos prochains articles.

  12. tbourgeon dit :

    Chère Michelle,
    nous avons été heureux de vous recevoir à Marot. Je m’étonne tous les jours de pouvoir vivre dans ce petit paradis.
    C’est désormais le siège de La Radio du Goût qui, je l’espère, deviendra l’un des sites incontournables pour tous ceux qui approuvent ceci:
    « la terre est décidément bien basse
    le ciel est vraiment trop haut
    il n’y a que la table qui soit à la bonne hauteur
    Amitié
    Thierry
    thierry.bourgeon@laradiodugout.fr

  13. tbourgeon dit :

    Merci Vivianne pour ces encouragements.
    J’ai essayé de raconter simplement cette expérience magnifique. Depuis j’ai créé un atelier de cuisine en Périgord pour y donner des cours et étudier des recettes et les produits à placer dans La Radio du Goût.
    Cet été mon Chef (mon professeur de CAP) est venu me voir. Il était heureux et fier de savoir que tout notre groupe avait réussi.
    J’espère découvrir de nouveaux commentaires de votre part sur les contenus de ce site .
    Bien amicalement.
    Thierry

    thierry.bourgeon@laradiodugout.fr

  14. MONTLOUIS dit :

    bonjour,
    je trouve celà formidable un bel exemple d’encouragement pour tous ceux qui veulent recommencer dans la vie, car tant qu’il y a la vie il y a de l’espoir et même plus.Félicitation à tous ceux qui ont préparer ce CAP de cuisine et merci pour ce site et ce témoignage.

    A bientôt

  15. VERMEULIN dit :

    Bonjour Thierry,
    Je découvre le site Radio du Goût ce matin et votre parcours  » CAP CUISINE »
    Super d’aller au bout de son rêve et bel exemple encourageant pour d’autres.
    Le site est plus qu’intérèssant par la multitude d’informations qu’il contient. Je consulterai réguliérement et j’en parlerai autour de moi.
    Nous avons été ravi de vous rencontrer cet été grâce à votre maman dans votre lieu de vie. Un lieu magnifique dont votre femme et vous avez su garder l’authenticité.
    Sincèrement.

  1. 8 janvier 2010

    la radio du goût de Thierry Bourgeon a maintenant son site en propre et vit très bien (lire notamment ses notes sur son CAP de cuisine), pourvu que ça dure!
    http://chrisoscope.com

  2. 13 novembre 2013

    […] Voilà ce que j’écrivais, à propos des  coupes et découpes, lors de mes premières semaines à l’Ecole Ferrandi où j’ai passé mon CAP de cuisine (voir reportage): […]