HUDSON Anne, journaliste. La Dame de Haute-Saveur.

hudson-anne-jambon-de-parmeAnne Hudson, collaboratrice de La Radio du Goût nous a quitté le dimanche 9 mai 2010. Ayant pratiqué le journalisme en Grande Bretagne, Anne s’installe en France après le décès de son mari. Elle a deux enfants: Robert et Sophie.
Tout d’abord journaliste à CVS, je la rencontre lorsqu’elle  entre à Radio France en 1984 pour présenter les flashs d’information de Fip et les flashs de nuit de France Inter.
 
Repérée par Jérôme Bellay, cofondateur de France Info, elle est la première présentatrice de la station dont elle présente le premier journal, le 1er juin 1987. Le 21 décembre 1988, elle perd sa fille dans l’attentat de Lockerbie. Cette terrible blessure ne se refermera jamais.  Mais Anne nous apparaîtra toujours comme une femme souriante, généreuse, d’une bonne humeur permanente et contagieuse.
Seule femme parmi les présentateurs, elle nous régale d’ une chronique « cuisine » qui évoluera à travers les années. Avec une véritable passion des terroirs, elle y traite du bien manger, de saveurs, de qualité ou d’histoire des produits, des marchés, avec chaque fois la volonté de bien conseiller les auditeurs, de leur apporter une information intéressante en 1’50’’. Elle est nommée rédactrice en chef en charge des chroniques de France Info en 1997 par Pascal Delannoy, directeur de la station.
Pendant 1 an elle sera rédactrice en chef de Gourmet TV aux côté de Joël Robuchon. Revenue à France Info, elle reçoit le Mérite Agricole en 2001 puis le Prix  Anumategui -Curnonski, de la critique et de l’info gastronomique.

 Elle sera mise à la retraite en 2006. Avec plus de 5000 chroniques à son actif, dont un grand nombre se trouvent dans laradiodugout.fr, elle quitte cette station qu’elle aimait tant et où beaucoup l’aimaient. Depuis  nous étions voisins de quelques dizaines de kilomètres, elle sur les bords du Lot , moi de la Dordogne. Que de doux moments! Autant d’occasions autour d’une table de refaire le monde des saveurs! Nous étions tous deux également membres de l’APCIG (l’Association de la Presse Gastronomique) et de l’AJP (l’Association des Journalistes du Patrimoine).

C’est Anne qui, dès 2000, m’encourage à créer pour Radio France la webradio du Goût qui deviendra ce site, laradiodugout.fr,  auquel elle participera jusqu’à ce que sa maladie l’en empêche. Elle a garni mon carnet, d’adresses fabuleuses, de producteurs, de cuisiniers, d’amoureux des saveurs. Rares sont les Chefs qui ne connaissaient pas sa voix. Nombreux sont ceux qui ont pu apprécier son talent, sa gentillesse et sa gaieté. Il y a des bonhommes de neige…C’était une bonne femme de soleil, malgré toutes les éclipses tragiques de sa vie.
Ce sale dimanche de mai 2010, j’ai appris sa mort au moment où je quittais Annecy. J’étais venu fêter les 60 ans d’un magicien des arômes: Marc Veyrat. Il l’aimait beaucoup. Elle a eu la délicatesse de s’éteindre, une fois  soufflées toutes les bougies du Chef !
Ce jour là j’ai fait un nœud à ma serviette pour ne pas oublier cette citation qu’elle appréciait : « La Terre est basse. Le Ciel est souvent inaccessible. Seule la Table est à la bonne hauteur »
Thierry Bourgeon.  laradiodugout.fr
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Un témoignage parmi d’autres sur Anne, celui d’Anne-Sophie Pic au micro de Thierry Bourgeon à Mougins en septembre 2010…

2 Responses

  1. tbourgeon dit :

    Merci Jean Marc pour ce joli témoignage. Je pense à ma copine Anne pratiquement tous les jours. Je lui raconte la belle aventure da La Radio du Goût. C’est elle qui m’avait donné l’envie de créer ce site.
    Bien amicalement.
    Thierry Bourgeon

  2. Jean Marc M dit :

    je suis triste, je ne savais pas que Anne avait disparu… je parcourais la radio du gout, les papilles en éveilet là, c’est le drame
    je viens de comprendre, j’étais en Israel lorsque c’est arrivé et je ne l’ai pas su, quelle dignité, femme frappée par le destin et si chaleureuse, je regrette de n’etre jamais allé dans sa maison du lot, elle m’en parlai souvent, j’ai un peu participé aux débuts de gourmet TV, on ne pouvait rien lui refuser, ses gros poutous claquent encore à mes oreilles…
    MERCI Anne de tant de gentillesse… et de porter des converses roses dans les couloirs de la maison ronde… bises