Le Jardin de Cocagne de Blois , un outil maraîcher exemplaire

Il existe en France un  réseau de 110 Jardins de Cocagne,   présents dans 65 départements.   Une Charte nationale  du Réseau  régit  les prestataires  dont l’objectif est d’accompagner les personnes précaires vers un emploi durable.

Dirigé par Valérie Hanon,  le Jardin de Cocagne de Blois dans le Département du Loir et Cher,  est un  outil performant  d’innovations sociales. Il  se consacre  comme tous les Jardins au  retour à  un emploi durable  dans le cadre d’une activité  de travail valorisante. Mais aussi à la création  de nouvelles formes d’emplois.

©DR

©DR

Cultivons les légumes et la solidarité.

Historiquement à Blois,   35 à  45  familles  maraîchères vivaient   sur ce territoire  occupé aujourd’hui par le Jardin de Cocagne,  Quartier de Bas Rivière. Les anciennes fermes ont disparues  pour la plupart.  C’est sur ce territoire que s’est installé en 1993 le Jardin de Cocagne de Blois.

Il s’agit d’un   Chantier d’Insertion  qui permet aux personnes précaires de cultiver des légumes de saison  et d’assurer leurs ventes via des   paniers de légumes,  100% bio,   sans additifssans OGM. Ils  sont   distribués dans un  rayon de  30 km,  en circuit court.

Cette agriculture artisanale  sur  8   hectares dont 1 hectare ½  de serres, assurent une formation et un  emploi  à  40 personnes  en insertion,  5  encadrants maraîchers,  1 tractoriste.

Les légumes  sont de plein champs et sous serres non chauffées. Les serres chauffées sont réservées aux  jeunes  plants,   mais la chaleur est auto-produite.

4500 à  5000  paniers sont prévus pour le mois de septembre,  un peu moins en juillet et août,  période de vacances.

Cette production de légumes bio, vendus en circuit court, sous forme de paniers hebdomadaires, à un réseau d’adhérents,  favorise le retour à l’emploi  de personnes en situation  précaire  et leur permet de reconstruire un projet professionnel.

Cette activité  répond également aux enjeux d’emplois saisonniers  qui peuvent se valoriser par la suite  en emploi durable.

 

Le Loir et Cher,   Département  très rural

Ce Département rural a un fort besoin en main d’œuvre saisonnière pour fournir les entreprises locales   dans les métiers  en tension :  maraîchage, restauration,  service  à la personne,  bâtiment.

Parmi les travailleurs saisonniers étrangers,  beaucoup sont détachés dans des exploitations agricoles par le biais d’agences d’intérim.  Ces dernières  ne respectent pas forcément la  loi.  Le détachement n’est pas illégal mais doit être encadré. Si l’exploitant agricole ne s’assure pas que la société d’intérim est en règle,  il peut être tenu responsable.

D’autant que,  souvent,  les saisonniers agricoles ne sont pas qualifiés, peu mobiles, 50% n’ont pas permis de conduire. Le Jardin de Cocagne de Blois,  s’est préoccupé de leur situation et de ces contraintes.

 

Les Équipes mobiles :  un projet innovant

on se bouscule aux entrées...©DR

on se bouscule aux entrées…©DR

Pour répondre aux enjeux d’emplois saisonniers,  et lever les freins empêchant la population locale de travailler sur les fermes du territoire,  le Jardin de Cocagne de Blois propose aux exploitations agricoles  d’encadrer des unités de main d’œuvre mobiles.

Le projet  s’adresse à tout public éligible à l’insertion.

Le Jardin de Cocagne de Blois conventionné par le Ministère du Travail,   est,  avec ce projet, dans une logique d’accompagnement social  fort.

Beaucoup de jeunes ont envie de travailler dans le secteur agricole  mais manque d’autonomie,  n’ont pas de véhicule, ont parfois des faiblesses de comportement. Ils    doivent être aidés plus que d’autres.

Travailler dans une équipe mobile de  5 à  6   personnes,   permet d’offrir un environnement rassurant à  ces personnes précaires. Partir en mission avec avec des collègues connus,  c’est moins intimidant  et davantage engageant.  Plus besoin de permis, ils sont véhiculés en équipe, et  la performance individuelle  peut être  mutualisée.

Un exemple ?

Une entreprise locale  de maraîchage souhaite embaucher des travailleurs saisonniers mais  demande  la fourniture d’une prestation  de 700 plants à l’heure. Cela exige de la dextérité. La rapidité  demandée ne permet pas à certains travailleurs d’effectuer cette tâche.

Mais déployée sur une équipe  de plusieurs travailleurs,  la charge de travail et la rapidité se répartissent  mieux. La performance peut être  mutualisée  et répondre ainsi aux objectifs fixés par l’entreprise.

 

Cette expérimentation intéressante, qui a fait ses preuves à Bois, déjà validée,   devrait pouvoir être transposée au niveau national.

 

Geneviève Guihard/ août 2019/laradiodugout.fr

Les Jardins de Cocagne de Blois

112 rue de Bas Rivière

Tel : 02 54 74 88 31

www.association-biosolidaire.fr

www.reseaucocagne.asso.fr