Gréoux-les-Bains et ses gourmandises provençales

Campé dans le département des Alpes de Haute-Provence, autrefois baptisé Basses-Alpes, Gréoux les Bains, Greùs Li Ban en occitan, 2700 habitants en saison creuse, étale au bord du paisible Verdon son charme ancien, son bonheur simple, son art de vivre à la provençale.

Jolie bourgade perchée sur un mamelon de colline, aux confins des Parcs naturels régionaux du Lubéron et du Verdon, elle est proche voisine de Manosque, lieu enchanteur conté par Giono, poète des hautes terres.

le village ©DR

le village ©DR

Son économie est fortement générée par le thermalisme Les chaudes eaux sulfureuses puisées à 1500 mètres de profondeur jaillissent à 42 degrés et soignent les affections rhumatismales ainsi que celles des voies respiratoires. Renommée depuis l’antiquité pour ses eaux, mais aussi pour son climat méditerranéen, l’amplitude thermique entre nuits fraîches et journées ensoleillées, Gréoux est convoitée. Cette 3ème station thermale de France dispose de magnifiques Thermes troglodytiques, celtes et gallo-romains d’inspiration antique, et offre au pays l’opportunité d’une activité saisonnière régulée sur 9 mois.

Gréoux a eu ses heures de gloire accueillant une hôte de marque, Pauline Borghèse, sœur de Napoléon, venue y prendre les eaux, et a reçu les Félibriges, mouvement littéraire initié par Frédéric Mistral, « Homère de la Provence », prix Nobel de littérature en 1904.

Avant la renommée de Thermes, la culture de l’olivier, des amandiers, la lavande, le lavandin, mais aussi le safran et quelques terres trufficoles, nourrissaient les habitants. Ces activités reprennent aujourd’hui du service comme complément de revenu une fois terminée l’activité saisonnière liée aux Thermes. Et c’est une bonne chose.

Le « Vieux Gréoux », une petite perle de culture Visite-découverte incontournable

L’Office de Tourisme de Gréoux situé sur la place principale, face à la Mairie, organise tous les mercredis une visite pédestre d’une heure trente environ, guidée, de grande qualité. Visite incontournable pour se sentir en osmose avec ses vieilles pierres, ses ruelles et ruettes lovées autour de son Château, ses « Endrones », sorte de traboules à la lyonnaise, ses ancestrales fontaines en pierres claires.

le château ©DR

le château ©DR

Le Château des Templiers est le clou de la visite. Bâtisse défensive à l’origine, construite avec les pierres des antiques Bains romains, elle aurait selon la légende appartenu à l’Ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem.

Aujourd’hui ses ruines élégantes sont la propriété de la ville qui a entrepris de les remettre en état afin de dédier le Château aux activités culturelles. Théâtres et musiques de belle facture comme le Printemps Musical International de Provence qui s’y déroule en avril.

Ici, à Gréoux, les papilles sont joliment à la fête. Cette petite ville de contes de fées prend les airs affairés de Raminagrobis quand il convoite des gourmandises.

Il y a de quoi saliver quand on parcourt la rue principale. Elle regorge de victuailles, de boutiques d’artisans de bouche, restaurants et tavernes.

Le marché provençal du jeudi matin régale mirettes et papilles. Couleurs, senteurs et la gouaille des maraîchers et paysans-agriculteurs en prime, venus proposer leurs produits du terroir. Ambiance chaleureuse et belle fraîcheur des produits alimentaires aux étals.

Au printemps, les parfums des fraises, framboises, melons, asperges et crottins de chèvres, arrivent au ras du mufle et l’on peut acheter pour quelques euros ces délicatesses.

Les restaurants ? Aucun étoilé Michelin n’a élu domicile à Gréoux. Peu importe. Ici, pas de cuisine techno compliquée mais une cuisine authentique et simple. Les foodistes comme les aficionados de la bonne chère seront heureux de déguster une cuisine savoureuse et pas chichiteuse.

Les restaurants recommandés sont tous situés en plein cœur de Gréoux. Produits de la nature, même sauvages dont l’approvisionnement affiche le plus possible un principe locavore, en provenance de Manosque, de Forcalquier, du Lubéron à quelques jets de billes.

Aujourd’hui on veut manger juste, de la bonne provenance, entrer en résonance avec les aliments : c’est chose faite à l’Ardoise, la Caverne, la Marmite Provençale.

« L’Ardoise »

table extérieure de l'Ardoise ©DR

table extérieure de l'Ardoise ©DR

« L’Ardoise » : une expérience bistronomique s’impose avenue des Marronniers. Bistrot avant tout, restaurant, bar à vins, épicerie fine. Décor plutôt chic et fun. Cuisine des senteurs, produits frais du marché juste à côté. Pour les carnivores attachés à la tradition, le tartare de bœuf, haché à la commande et préparé selon le souhait de chacun, a tout d’un grand.
En fait, les recettes du cœur de Laurence Pardo, selon les arrivages.
Les vins à l’Ardoise ? Découverte et dégustation des vins régionaux qui sont mis en vedette. L’IGP Alpes de Haute Provence et l’IGP Hautes Alpes se côtoient sans apartheid.

« La Caverne »

salle de la Caverne ©DR

salle de la Caverne ©DR

Le Chef Frédéric Montano, disciple d’Escoffier, Maître-Restaurateur, officie dans ce décor rustique à l’ancienne surfant sur le haut de gamme. Ce label convoité reconnait l’excellence des professionnels de la restauration traditionnelle, gage d’une cuisine authentique et de qualité. Le titre créé par le Ministère de l’Artisanat, du Commerce & du Tourisme, est décerné pour une durée de quatre ans.
Savoir-faire impeccable, plats d’une grande délicatesse où les saveurs et textures se révèlent avec les vins du cru.

« La Marmite Provençale »

Excellente cuisine traditionnelle provençale, cuisine de famille, et menu « déjeuner » à 17 euros que l’on peut savourer sur une belle terrasse privative. Ambiance décontractée et divine carte des vins.
Qui dit mieux ?

Focus sur l’huile d’olive grysélienne, terroir d’excellence

l'Huile de Gréoux © DR

l'Huile de Gréoux © DR

Autrefois la culture de l’olivier et l’activité oléicole grysélienne étaient florissantes. Le grand gel de 1956 a anéanti les oliviers millénaires. Quelques derniers des Mohicans, à l’exemple de Bruno Bracchi, oléiculteur et moulinier à Gréoux, reprennent avec art cette culture historique. La variété locale aglandau, en forme de gland, et la picholine reprennent et réoccupent avec bonheur leurs terres ancestrales. Ouf !
Dans son antre, sur la rive droite du Verdon, Bruno Bracchi explique tout cela avec passion : le sol, le climat, et relief, la pollinisation par le vent, fréquent ici, ont favorisé la culture de cet arbre rustique qui depuis des siècles forge l’identité du pays. Bruno confectionne une véritable huile d’olive de Gréoux, AOP Haute-Provence, sans fard, que l’on peut acheter sur place. Fruité vert : croquante et fraîche, elle apporte son ardence et ses arômes herbacés. Fruité noir, plus beurré aux arômes d’amandes et de foin frais.
Tout cela met de bonne humeur.
C’est pour cela que j’aime Gréoux.
Sûrement et pour longtemps.

Geneviève Guihard pour laradiodugout.fr

Petit Carnet Pratique

Office de Tourisme de Gréoux-les-Bains
Tel : 04 92 78 01 08
www.greouxlesbains.com
contact@tourisme-greouxlesbains.com
www.alpes-haute-provence.com

Le Moulin de Gréoux les Bains
Tel : 06 85 94 19 03
Chemin de la Rivière
Bruno-bracchi@wanadoo.fr

Les restaurants :

« L’Ardoise »
Avenue des Marronniers
Tel : 04 92 73 76 58
www.lardoise-greoux.fr

« La Caverne »
15 rue Grande
Tel : 04 92 78 19 54
www.restautant-lacaverne.com

« La Marmite Provençale »
12 rue Grande
Tel : 04 92 77 66 62