La petite madeleine de Marie-Victoire: Sauvons les petites cuillères !

peties-cuilleresJ’ai beau essayer de grignoter à toutes sortes de râteliers, j’en reviens plus que souvent à mes premières amours. Même indirectement. L’histoire se passe Down Under, là bas en bas, c’est à dire en Australie. Elle est contée par la très sérieuse et éminente revue britannique (revoilà mes amours) British Medical Journal.

Des chercheurs de là bas ont étudié dans le plus grand secret la vie trépidante des petites cuillères de l’institut médical qui les salariait. Leur conclusion est sans appel : les petites cuillères – cuillères à thé ou cuillères à café – ont une âme et une vie secrète. Pour preuve d’expliquer la méthode : une population de 70 spécimens est discrètement traquée pendant cinq mois. A l’issue de cette période, 80% desdits spécimens a disparu, les meilleurs effets trous noirs sont identifiés dans les espaces partagés comme la cafét. Maintenir la population étudiée à niveau constant impose d’investir à 360%, en français dans le texte il s’agit de racheter 250 petites cuillères par an. Vous comprenez comme moi que la méthode est inattaquable car très scientifique.

Les conclusions de l’étude sont délicieuses : avant toute chose, les petites cuillères sont essentielles à la vie de bureau ! Première découverte étonnante s’il en est, voilà que les petites cuillères relèvent potentiellement d’une espèce très menacée ; s’il n’y avait l’industrie pour créer des clones en veux-tu en voilà, l’espèce aurait disparu spatule et manche (corps et biens en langage cuillère) ! Deuxième découverte plus surprenante, elles ont vraisemblablement émigré vers une planète plus accueillante que les couloirs et autres cafét d’institut, une planète a priori peuplée de formes de vie spatuloïdes. Par ailleurs, et c’est la troisième grande découverte de cette étude, elles participent du phénomène de résistantialisme, très largement répandu chez les objets inanimés, c’est-à-dire une aversion certaine pour la race humaine.

Les mauvaises langues préfèrent croire que ce sont tout simplement les gens qui les emportent.

Marie-Victoire Bergot pour laradiodugout.fr

2 Responses

  1. Malou dit :

    LOL ! ça me rappelle 1 souvenir de jeunesse !!!!

  2. LAOUENAN dit :

    Ta chronique m’ouvre des perspectives d’étude dans un univers très proche, celui de ma propre maison. Car je fais le même constat sans hypothèses ni concluions aussi brillantes que plus haut : chez moi, les petites cuillères sont les seuls couverts qui disparaissent. Leur destin ? La recherche en sera à l’avenir palpitante ! Merci M-V