MELON CHARENTAIS JAUNE

Certains soupèsent,d’autres tâtent, sentent, jugent la couleur ou encore tentent de reconnaître les melons « mâles » des « femelles ».

Mais le melon est l’ange de l’été et comme tous les anges il est hermaphrodite ! La largeur de l’auréole située à l’opposé du pédoncule n’a donc aucune influence sur la qualité gustative du melon.

Astuces pour bien choisir un melon charentais jaune :

Contrairement aux autres melons, son pédoncule ou pécou est dit « déhiscent » : il se décolle systématiquement quand le melon est à maturité. Il faudra donc le choisir avec une craquelure au niveau du pédoncule. Sa peau peut être lisse, ou brodée ce qui ne change rien à son goût. En revanche, ce melon charentais est dit « jaune » car sa robe change de couleur à maturité, ce qui le distingue des melons charentais verts.

Lorsqu’il est mûr, le melon charentais jaune dégage un parfum typique. Ainsi, le meilleur moyen de choisir un melon est encore de le sentir. Plus il est mûr, plus il est parfumé. Aujourd’hui, la plupart des melons charentais jaunes que l’on trouve dans le commerce possèdent un taux de sucre garanti. Il suffit donc de se fier à son intuition pour les choisir en étant sûr de se régaler.

Un peu d’histoire :

Sans doute originaire d’Afrique tropicale et subtropicale, connu en Chine mille ans avant J.C, apprécié en Europe du Sud depuis l’Antiquité, le melon fut introduit en France à la fin du XVe siècle par Charles VIII qui le rapporta lors des guerres d’Italie, de Cantalupo, domaine voisin de Rome appartenant aux papes.

Ceux-ci développèrent ensuite la culture du melon près d’Avignon.

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le melon, restant rare, est un met précieux. Parmi les amateurs de melons, on compte notamment Henri IV et Alexandre Dumas. Au Japon, le melon est encore considéré comme une offrande et est un cadeau princier.

Où pousse-t-il ?

Le melon charentais jaune représente environ 90% de la production française de melons. Contrairement à ce que son nom semble indiquer, le melon charentais jaune ne se trouve pas qu’en Charente. C’est le nom de ce type, sans doute parce qu’à l’origine les plantations étaient en Charente.

Aujourd’hui les régions productrices de melons charentais jaunes sont le Centre-Ouest, le Sud-Ouest et le Sud-Est, où les cultures en plein air se développent fortement.

Rafraîchissant et désaltérant le melon est sans conteste le roi de l’été. Il est donc présent sur les étals jusqu’à la fin septembre où la production française de melons charentais jaunes est encore importante et toujours d’excellente qualité. Il faut donc en profiter pour prolonger les délices des vacances. Une pause ensoleillée, légère et digeste.

La Culture :

La plante de melon est une liane herbacée assez longue. Ses grosses feuilles sont légèrement lobées, ses fleurs jaunes sont monoïques (chaque fleur possède un sexe distinct). La plante fleurit de mai à septembre et donne naissance au fruit du même nom.

Fruit du soleil, pour s’épanouir il a besoin d’une terre à la fois fraîche, riche en humus et bien drainée. C’est pourquoi, lorsqu’il fait très chaud, ses racines descendent jusqu’à un mètre sous terre afin de trouver les nutriments dont il a besoin. Fruit de l’été par excellence, il doit aussi être baigné de chaleur et de soleil : il est à l’aise par une température minimale de 15°C. Par conséquent, le semis a lieu entre février et juin, selon les régions. Au printemps, la culture se fait encore sous tunnels, chauffés ou non. En été, les melons s’épanouissent en plein champs.

Au cours de la pousse, il faudra parfois tailler les plants de melons à plusieurs reprises et les arroser d’une eau à température ambiante selon leurs besoins.

Un melon pousse en trois à quatre mois et pèse environ 800 grammes et 1 kilo à la cueillette, qui se déroule entre mai et septembre, selon les régions et les modes de culture.

Quels que soient les terroirs, toujours les mêmes indicateurs : l’odeur se fait plus forte, les feuilles commencent à jaunir, le pédoncule se décolle, la cueillette peut commencer.

Du semis à la cueillette, le melon fait appel au savoir-faire de ses producteurs : un fruit cueilli trop tôt ne finira pas de mûrir et manquera de goût.

Le Marché du melon :

La culture des melons en France s’étend sur plus de 14 800 hectares et la production française en

2006 est estimée à 293 061 tonnes.

Europech (Forum International des fruits et légumes qui rassemble les différents acteurs de la filière) prévoit une production de 291 000 tonnes en 2007. Le climat du mois d’avril ayant été très favorable, la mise en place des cultures est excellente.

La plupart des melons sont achetés en hyper et supermarchés (respectivement 33,6% et 23,5%). Le reste des achats se fait sur les marchés et chez les primeurs.

2007 prévoit d’être une année charnière en terme de variétés. De nombreuses nouvelles variétés testées pourraient servir d’alternative à celles principalement cultivées (Cyrano, Anasta, Hugo).

Les Belges, Suisses, Italiens, Allemands et Britanniques raffolent du melon français, qui s’est ainsi exporté à plus de 38 000 tonnes en 2006. De son côté, la France importe très peu de melons charentais jaunes. En effet, le Maroc est un gros producteur de melons charentais verts.

(source SCEES 2006 / Europech 2007)